-- how jesus wept.

progéniture du vieux carré passe jeunes années au milieu de manoirs hantés, sorcières vaudous ainsi qu'autre bizarreries que certains jugeraient préférable d'éviter. berceau énigmatique d'une histoire multiculturelle marque pourtant à jamais môme emprunte de diverses complexités. mysticisme en son sein alors que bella se préfère athée. benjamine d'une fratrie uniquement composée de lionceaux, petite prédatrice est élevée par le roi de l'aride savane au même rang que ses frères. garçon manqué grimpe arbres et collines paraissants gargantuesques dans les pupilles d'une enfant, même téméraire. ancienne bohémienne de mère rend l'âge tendre plus encore plus tendre; notes de piano, brouhaha de têtes blondes, vibes de david bowie et chants militaires aux arômes de sazerac s'entremêlent dans le foyer tyrrell. petit bourgeon éclot doucement en une fleur parfois fragile en proie à plusieurs afflictions. adolescence abrupte pour cette lady bird qui ne sait où s'envoler. troupe tyrrell dérive son campement tous les deux ans, l'infante du bayou, faute d'opportunités, ne se fait malheureusement pas de bons alliés; la terre promise est tout ce qui lui reste à espérer. pèlerinage marqué par la mélancholie la mène vers l'université qu'elle ne tardera pas à quitter. errance, art et oisiveté font alors le quotidien de celle qui se dévouera finalement à la santé. voie de ses aïeuls s'ouvre devant ses pieds mais prêtresse des calamités choisit finalement de ne pas l'emprunter.

so where did all the sailors go?
so where did all the angels go?
so where did all the soldiers go?

guerrier tyrell de plus tombé sur le champ de bataille, victor le bel n'est aujourd'hui que poussière. creux béant laissé en la myocarde de la maudite blanche-neige donne un effroyable mais rassurant aperçu de ce pourrait être l'enfer. il serait noir et glacé; un endroit tout simplement fait afin d'oublier et d'y être éventuellement oublié. flammes, châtiment interminables et sols de braises sont à bannir des esprits mal aiguisés. un royaume dont le souverain ne serait pas carmin et dont le nom serait aussi inconnu que le visage. linceul déposé délicatement sur le brave qui n'aura plus à se soucier de ce qu'est l'âge. princesse désenchantée pleure frère ainé chaque matin, la rosée perlant ses joues encore rosées par la jeunesse. dame du lac se laisse couler au fond des noirs marais, n'ayant plus vraiment d'égard pour l'alégresse. ténèbres s'abattent foudroiement sur délicate pureté. plaisirs toxiques, accointances pour hommes de mauvaises foies ainsi que cauchemars éveillés font le quotidien de dormante sublimité. sourire rayonnant quitte charmant minois et laisse place à une moue ombragée. manque d'un pilier jamais ne sera comblé car sans ce dernier, toute bâtisse finit par s'effondrer. néant devient finalement maître de son humanité. sirène aux cheveux longs et aux griffes acérées ondule dans les profondeurs, par le silence de la mort se laissant bercer. voile de l'espoir consumé, cols claudine et robes de deuil prennent à présent le relai. plus jamais douce ophelia redeviendra ce qu'elle a été. innocence et naïveté altérées dans la destinée, suppléance à la faucheuse se fait sans rechigner. jouvencelle se donne à sorcière qui finira quoi qu'il arrive par prendre éclat et beauté. unique moyen de servir tout en contrant; sublimer. aphrodite noire maquille teints blanchis, réhaussent traits pétrifiés et coiffe cheveux ternis par la morbidité. vivants devenant irritants, seule la compagnie des morts prend grâce aux yeux bleus de la sinistre fée. compassion innée se mêle à impassibilité forgée par les atrocités. famille désunie par une perte prématurée dont les conséquences auront eu raison de la force du lignage guerrier. frère et père désabusés et solitaires, mère démissionnaire; ophélie quitte l'eau pour finir par s'en remettre à la terre. rose blanche se grise avant de noircir la carrière. seconde famille se fonde étrangement dans la stupeur des cérémonies funéraires. pinceaux magiques de subtile camérière apportent dignité aux voyageurs du styx et réconfort aux sympathisants des rives attristées. aussi abracadabrant que cela puisse paraître, c'est la satisfaction la plus gratifiante que celle qu'on aime définir comme croque-mort ait jusqu'ici tiré d'une existence pourtant exaltée. morts susurrent près du port altier, faisant d'eux les muses de l'artiste torturée chargée de les représenter.